Publié le : 18/03/2021 13:00:05
Catégories : Tutoriels
Dernière mauvaise nouvelle : en l’état actuel des technologies, aucun procédé d’impression ne permet de reproduire la palette colorimétrique correspondant à la vision humaine, qui est très performante. Pas même le tirage SubliPix en sublimation, bien qu’il soit très bien placé sur ce critère !
Comme pour le contraste, les écarts entre prise de vue, visualisation à l’écran et impression sont inévitables. Ce sont les couleurs très saturées dans le sujet original qui sont les plus mal reproduites. A l’inverse, les images de petits matins brumeux aux teintes très douces sont imprimées sans problème.
Ici encore, il faut tenir compte de l’effet « entonnoir », qui fait que les palettes colorimétriques utiles des éléments de la chaîne colorimétrique vont en se rétrécissant au fur et à mesure que l’on s’approche de la sortie du tunnel (l’impression). Et comme pour le contraste, il faut bien se garder de « compenser en amont » les limites physiques des équipements situés en aval. Forcer la saturation d’une image au développement ne fera qu’en appauvrir sa restitution sur papier : il y aura aplatissement des dégradés que l’image initiale comportait sans doute. Et les nuances saturées non imprimables ne seront de toute façon pas reproduites.
La plupart des écrans d'ordinateurs (et les navigateurs web) n'affichent pas mieux que le domaine colorimétrique sRGB. Il est donc difficile, dans le cadre d'un article posté sur internet, d'illustrer parfaitement toutes les différences pouvant exister entre un sujet affiché sous Adobe RBG (performance qui n'est atteinte que par les moniteurs professionnels) et le sujet imprimé sur papier. Les images ci-dessous donnent cependant une idée de ce qui se passe à l'étape d'impression...
Image d'origine aux couleurs vives (convertie au profil sRGB compte tenu qu'il s'agit d'une photo destinée au web)
Simulation d'impression sur papier avec un profil CMJN standard : l'éclat des couleurs a bien diminué, le noir n'est plus aussi noir, le blanc n'est plus pur...
Voila qui achève d'expliquer une des déceptions fondamentales du photographe perfectionniste : pourquoi certains tirages paraissent-ils fades, mous - voire enterrés - par rapport à l'image affichée sur écran ? Pour toutes les raisons évoquées ci-dessus et dans nos derniers articles.
Y a-t'il un moyen de limiter les dégâts ? Oui. En respectant des règles de bon sens, en travaillant avec rigueur, en utilisant les options de simulation d'impression offertes par la plupart des outils de traitement d'image... Et ce sont ces sujets que nous abordons en détail dans nos formations consacrées à la colorimétrie et à la préparation de fichier pour un tirage grand format.
Suivez régulièrement ce fil pour d’autres conseils sur la prise de vue, le traitement et l’impression de vos images…